Mon propre travail et ma recherche en tant que chorégraphe va de plus en plus vers de toutes petites choses, la gestuelle quotidienne. Wim fait tout avec plus d'ampleur, avec du mouvement et beaucoup d'énergie. C'est pour cela que j'ai pensé à lui. Il y a aussi l'élément de la langue. Nous parlons flamand tous les deux et c'est important de parler la même langue. En fait, on se connaît depuis longtemps sans avoir travaillé ensemble. Wim m'a toujours suivi dans ce que j'ai fait. Donc, il savait avec qui il aurait à faire. Je connais aussi le travail de Wim qui est une référence. (Sidi Larbi Cherkaoui)Je travaille toujours en fonction de la personnalité des personnes. C'est comme cela que je les choisies. Je travaille pour chaque personne et c'est le désir et l'énergie de cette personne qui va m'influencer. Larbi a un langage très différent du mien, il est très souple. Il faut juste regarder, venir avec des idées et voir si ça lui plaît. Un solo ce n'est pas seulement danser, ça doit aussi être une histoire sur scène. Je prends un danseur et je le mets dans un rôle parce qu'il est fait pour ça. Lorsque l'on dirige, il faut essayer d'oublier de penser comme "je" et plus comme : "qu'est-ce que celui-là peut faire ?" et alors on se surprend soi-même. Il faut essayer de demander à des personnes qu'elles sortent des choses qu'elles n'ont pas encore faites. C'est ce que je vais faire avec Larbi. (Wim Vandekeybus)